Coopération : Signature de convention entre la commission de la CEDEAO ET l’Agence Française de Développement

Le président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Jean-Claude Kassi Brou, et le directeur régional « Grand Sahel » de l’Agence française de développement (AFD), Philippe Chedanne, ont signé hier 26 avril 2018 à Abuja, au Nigeria, en présence de Denys Gauer, l’ambassadeur de France dans ce pays, un accord de subvention en faveur de l’intégration et de la sécurisation de l’élevage et du pastoralisme en Afrique de l’Ouest.

La signature de cet accord est intervenue en marge de la  réunion conjointe de haut niveau des ministres de la Sécurité et de ceux chargés de l’Elevage de la CEDEAO, du Cameroun, du Tchad, de la Mauritanie et de la Centrafrique sur le pastoralisme et la transhumance transfrontalière, destinée à apporter des réponses appropriées et durables aux défis actuels posés par le pastoralisme dans la région.

Le projet « Elevages et pastoralisme intégrés et sécurisés en Afrique de l’Ouest » (PEPISAO), nous dit e communiqué parvenu à www.lactuacho.com, est financé par l’AFD et vise à contribuer à l’apaisement des conflits entre usagers des espaces agropastoraux à travers la construction d’une vision régionale partagée sur les différents modes d’élevage de ruminants.

« L’importance croissante des enjeux liés à la prévention et gestion des conflits en Afrique de l’Ouest a récemment amené l’AFD à investir davantage dans cette problématique dans le double objectif de disposer d’informations plus précises sur les transformations en cours, et d’alimenter une réflexion sur les moyens de mieux prendre en considération ces enjeux dans les opérations financées par l’AFD », a expliqué Philippe Chedanne.

Financé à hauteur de 5 millions d’euros pour une durée de quatre ans, ce projet interviendra en appui à la production de connaissances, à la mise en place d’espaces de dialogue, au développement d’innovation et à la définition de politiques publiques.

La maitrise d’ouvrage du projet sera assurée par la Commission de la CEDEAO en raison de son mandat et de son rôle de leadership et de coordination des politiques agricoles régionales en Afrique de l’Ouest. Celle-ci délèguera la maitrise d’ouvrage de deux composantes du projet au Secrétariat exécutif du Comité Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS).

« La CEDEAO apprécie à sa juste valeur l’appui financier qu’apporte l’AFD au développement des secteurs de l’élevage et du pastoralisme. Nous souhaitons que la collaboration entre nos deux institutions qui est déjà exemplaire se consolide et se raffermisse davantage. Je demeure convaincu que cette mise en commun de nos énergies et de nos ressources encouragera très rapidement l’émergence de l’élevage et du pastoralisme en Afrique de l’Ouest », a déclaré le Commissaire chargé de l’Agriculture, de l’Environnement et des Ressources en Eau de la Commission de la CEDEAO, Sékou Sangaré.

A noter qu’au cours des dernières années, l’élevage et le pastoralisme suscitent beaucoup d’intérêt du fait de leurs impacts socio-économiques à l’échelle régionale.

A la faveur d’une forte mobilisation des réseaux d’éleveurs d’une part, et de la montée en puissance des préoccupations relatives à l’insécurité dans les espaces sahélo-sahariens d’autre part, les Etats ouest-africains, les institutions régionales et la communauté internationale réinvestissement fortement la thématique de la sécurisation du pastoralisme.

Apporter des réponses aux nouvelles problématiques de l’élevage et du pastoralisme en Afrique de l’Ouest impose de se placer dans une vision prospective et de partager celle-ci entre les pays sahéliens, les pays côtiers et les multiples acteurs concernés.

« Pour la CEDEAO, pays sahéliens et pays côtiers, en dépassant une vision centrée sur la compétition sur les ressources et les conflits, pourraient définir une approche véritablement régionale du développement du secteur de l’élevage au sein duquel la sécurisation pastorale, des transhumances bien gérées et des filières transnationales mieux structurées seraient au bénéfice de tous. C’est ce vers quoi nous devons tendre », a plaidé M. Sangaré.

Les orientations à l’horizon 2011-2020 de la politique agricole régionale de la CEDEAO (ECOWAP) sont déclinées pour ce secteur dans un plan d’actions pour le développement et la transformation de l’élevage dans les Etats membres.

La CEDEAO a également défini un certain nombre de règles et de procédures pour fixer les principes essentiels d’une réglementation de la transhumance Inter-Etats dans l’espace communautaire.

 

Momar Diack SECK
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