Constat de fin de mission d’évaluation du FMI au Sénégal: la croissance économique continue d’être forte, tandis que l’inflation est restée faible.

Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Michel Lazare, s’est rendue à Dakar du 26 avril au 11 mai 2018 et a engagé des discussions dans le cadre de la sixième revue de l’Instrument d’appui aux politiques (ISP) du FMI.

Selon un communiqué puisé par votre site www.lactuacho.com sur le site du FMI, (en version anglaise) à la fin de cette visite, M. Lazare a fait la déclaration suivante:

« La croissance économique a continué à être forte, tandis que l’inflation est restée faible. La croissance est estimée à 7,2% en 2017 et l’inflation est restée contenue à 1,3%. Le PIB a été revu à la hausse d’environ 30%. Le déficit du compte courant de la balance des paiements a toutefois augmenté, en raison de la hausse des prix mondiaux des produits de base, y compris des prix de l’énergie, et de la hausse de la demande d’importations.

«La mise en œuvre du programme PSI a rencontré des difficultés en 2017 dans le contexte d’une hausse soutenue des prix mondiaux du pétrole alors que les prix de l’énergie domestique sont restés stables.

Alors que la cible pour le déficit budgétaire pour la fin de 2017 a été atteinte, un manque de mobilisation des recettes a entraîné une réduction des dépenses publiques et des retards de paiement pour la compagnie d’électricité publique et le secteur privé. L’objectif de financement net global du gouvernement central a été manqué.

Trois des cinq repères structurels ont été achevés. En outre, le gouvernement a réalisé des progrès significatifs sur les deux repères structurels restants: (i) il a considérablement réduit le financement de la poste par le biais du Trésor au premier trimestre de 2018; et (ii) la banque de projet intégrée est opérationnelle, et seulement un nouveau projet dans le budget de 2018 ne provenait pas de la banque du projet.

Ces réformes contribuent à améliorer l’administration des recettes, à accroître l’efficience des dépenses en capital et à réduire les exigences envers le Trésor.

« Alors que les prix de l’énergie domestique sont restés stables, la poursuite des hausses des prix mondiaux du pétrole a un impact négatif sur le budget en 2018. Les pressions budgétaires ont encore augmenté en raison des recettes et des augmentations de la masse salariale, des intérêts et des dépenses liées à la sécurité.

Alors que les autorités ont proposé un ensemble de mesures en 2018 pour augmenter les recettes et réduire la pression sur les dépenses, le déficit budgétaire du programme sera élargi en 2018 de 2,7% du PIB à 3,5% du PIB pour aider à régler les retards de paiement en 2017, espace supplémentaire pour les dépenses liées à la sécurité. Ce paquet comprendra des mesures visant à: (i) accélérer les réformes de la politique fiscale et de l’administration des recettes (0,8% du PIB); (ii) contenir des dépenses en capital non prioritaires financées sur ressources intérieures (1,0% du PIB);

Le Sénégal continue de gérer prudemment sa dette, notamment en sauvant le surfinancement de 1,8% du PIB dans les récentes émissions d’euro-obligations de 2,2 milliards de dollars pour le financement du budget de 2019 et le rachat de certains prêts extérieurs coûteux.

Les évolutions récentes ont contribué à une amélioration de certains indicateurs de la dette, notamment: i) un important mouvement à la baisse du ratio dette / PIB dû au rebasement du PIB, ramenant la dette publique à moins de 50% du PIB fin 2017; ii) un lissage notable du service de la dette suite au rachat de 40% de la dette Eurobond 2011 au moyen du produit Eurobond 2018.

« La sixième revue au titre de l’ISP devrait être reprise par le Conseil d’administration du FMI en juillet 2018. »

L’équipe a rencontré SE le Président de la République, Macky Sall, les ministres de l’économie, des finances et de la planification, Amadou Ba, la fonction publique, Mariama Sarr, le pétrole et l’énergie, Mansour Elimane Kane, le Directeur national de la BCEAO, Ahmadou Lo, et d’autres hauts fonctionnaires ainsi que des représentants des partenaires au développement.

L’équipe tient à remercier les autorités pour leur hospitalité, ainsi que pour l’étroite relation de travail et le climat d’ouverture en évidence tout au long des discussions.

Le communiqué précise que les opinions exprimées dans cette déclaration sont celles du personnel du FMI et ne reflètent pas nécessairement les vues du Conseil d’administration du FMI.

Sur la base des résultats préliminaires de cette mission, le personnel préparera un rapport qui, sous réserve de l’approbation de la direction, sera présenté au Conseil d’administration du FMI pour discussion et décision.

Ces communiqués de presse de fin de mission comprennent des déclarations d’équipes de personnel du FMI qui transmettent des conclusions préliminaires après une visite dans un pays.

Momar Diack SECK
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