CEDEAO : la 38ème session du conseil de médiation et de sécurité planche sur les défis sécuritaires de la région

La ministre des Affaires étrangères du Liberia, et présidente du Conseil des ministres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Mme Marjon Kamara, a loué les résultats positifs enregistrés ces dernières années par l’organisation régionale en matière de consolidation de la paix et de la sécurité en Afrique de l’Ouest.

Dans son discours d’ouverture, hier mercredi 31 mai, à Monrovia, au Liberia, de la 38ème session ordinaire du Conseil de médiation et de sécurité de la CEDEAO (CMS), Mme Kamara, a rendu hommage à l’équipe dirigeante et au personnel de la Commission pour ces résultats qui, a-t-elle dit, continuent d’honorer aujourd’hui la CEDEAO.

D’après le compte-rendu de cette rencontre, parlant de ces progrès, elle a salué la résolution pacifique de la crise politique en Gambie après la tenue de l’élection présidentielle de décembre 2016, loué la bonne transition du pouvoir politique au Ghana à l’issue du scrutin présidentiel du 7 décembre 2016, et affiché son optimisme de même que sa confiance par rapport à l’organisation, en octobre 2017, de l’élection présidentielle au Liberia.

Les défis sécuritaires et politiques de l’espace communautaire

Outre ces évolutions positives, Mme Kamara a également fait état des défis sécuritaires et politiques auxquels est confronté l’espace communautaire. Elle a cité notamment la non application de l’Accord de Conakry en Guinée-Bissau, avec ses conséquences néfastes sur la situation sociopolitique et économique du pays ; les attaques terroristes dans la région du lac Tchad ; les crises humanitaires, les déplacés internes et les réfugiés ; sans oublier la transhumance en Afrique de l’Ouest.

Auparavant, certaines de ces problématiques et bien d’autres ont largement été évoquées par le président de la Commission de la CEDEAO, Marcel de Souza. Celui-ci a rappelé les événements significatifs enregistrés depuis décembre 2016 dans la sous-région ouest-africaine, notamment au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Gambie, en Guinée, en Guinée Bissau et au Mali.

S’agissant du Burkina Faso, M. de Souza a indiqué les efforts fournis par les autorités pour faire face à la dégradation de la situation sécuritaire dans la région Nord du pays, en particulier à la frontière avec le Mali, attaquée par de nombreux groupes terroristes.

Il a aussi évoqué les multiples mutineries menées en Côte d’Ivoire par certains soldats des forces armées réclamant des primes dans le cadre de l’Accord de Ouagadougou ; et salué la gestion rapide et pacifique de cette crise par le président Alassane Ouattara.

Tout comme Mme Marjon Kamara, le président de la Commission de la Cedeao a exprimé sa satisfaction quant au dénouement pacifique de la crise postélectorale en Gambie.

En Gambie, le plus dur commence

« C’est maintenant que le plus dur commence en Gambie, où nous devons atteindre trois objectifs : engager des réformes au niveau des forces de l’armée, de la défense et de la sécurité ; relancer l’économie nationale ; promouvoir l’unité nationale et la réconciliation de tous les gambiens », a déclaré Marcel de Souza.

Le chef de l’organe exécutif de la Cedeao a, par ailleurs, rappelé la difficile réconciliation du peuple bissau-guinéen en dépit des multiples initiatives entreprises par la Cedeao pendant plusieurs années ; les efforts du président nigérian, Muhamadu Buhari, pour venir à bout des terroristes du groupe Boko Haram ; ainsi que l’occupation des 2/3 du territoire malien par des islamistes.

A propos du Mali, il a annoncé la tenue prochaine dans ce pays d’une conférence internationale sur la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest, avec pour but de réfléchir sur la stratégie régionale à même d’imposer la paix au Nord Mali.

« Si rien n’est fait au Mali, la situation sécuritaire va exploser et déstabiliser toute la région ouest-africaine. Dans ce pays, nous n’avons pas besoin d’une Force de maintien de la paix, mais de celle d’imposition de la paix ; car il faut créer la paix avant de la maintenir », a affirmé M. de Souza.

Concernant le Niger, a-t-il laissé entendre, le pays est confronté à une situation difficile, avec le groupe Boko Haram au Sud, les djihadistes et pro-Azawad à l’Ouest, et à une multiplication des camps de réfugiés à l’Ouest et au Sud du pays,.

Au cours de cette rencontre dont les travaux se déroulent à huis clos, les participants devront examiner un rapport et trois memoranda, et suivre une série de présentations. A noter que le Conseil de médiation et de sécurité regroupe les ministres en charge de la Défense, de la Sécurité et des Affaires étrangères des Etats membres de la CEDEAO.

Michel DIEYE

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