CEDEAO : déclaration politique et prise de position commune contre le mariage des enfants

Les ministres des affaires ayant tutelle de l’enfance des États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont fait une déclaration politique et pris une position commune contre le mariage d’enfants, lors d’une réunion au cours de laquelle ils ont participé à l’adoption de la politique de la CEDEAO en matière d’enfance, et son plan d’action stratégique (2019-2023).

La déclaration a été faite par les ministres régionaux le 25 janvier 2019 à Abuja, au Nigéria, où ils ont décidé de promouvoir le maintien de tous les enfants dans des systèmes éducatifs de qualité formels et / ou alternatifs jusqu’à l’âge de 18 ans de manière obligatoire et progressivement libre.

Les ministres ont demandé instamment l’inclusion de politiques et de programmes éducatifs tenant compte de la problématique hommes-femmes, qui s’attaquent aux stéréotypes sexistes, à la violence sexiste et au mariage d’enfants. Ils ont déclaré que cela améliorerait non seulement la vie des enfants de la région, mais créerait également un environnement propice au développement des opportunités économiques.

Afin de garantir la protection des droits des enfants, les ministres ont souligné la nécessité d’une coopération à tous les niveaux (régional / national) afin de mobiliser un soutien financier et technique pour la planification, la mise en œuvre des lois et des politiques, le suivi et l’évaluation, ainsi mesures prises pour mettre fin au mariage des enfants.

La Commissaire aux affaires sociales et au genre de la Commission de la CEDEAO, Mme Siga Fatima Jagne, a rappelé l’engagement de la Commission à hiérarchiser, mobiliser et allouer les ressources nécessaires pour traiter les multiples problèmes qui touchent les enfants en Afrique de l’Ouest.

La commissaire a déclaré que le mariage des enfants est un bon exemple des problèmes qui persistent en Afrique de l’Ouest. «Les données disponibles montrent que la prévalence du mariage précoce dans la CEDEAO est d’environ 42% chez les filles et 3% chez les garçons», a-t-elle déclaré.

Le représentant du Fonds international des Nations Unies pour le secours à l’enfance (UNICEF) à la réunion ministérielle, Mohamed Fall a déclaré avec enthousiasme qu’avec l’adoption du Cadre stratégique de la CEDEAO pour le renforcement des systèmes de protection de l’enfance et l’actualisation de la politique de la CEDEAO en matière d’enfance, la CEDEAO émergeait à l’heure actuelle. En avant-garde des institutions africaines promeuvent et protègent les droits de l’enfant.

De plus, David Doukenoo, représentant de l’Organisation internationale du Travail, a ajouté que tous les gouvernements ouest-africains peuvent élaborer et mettre en œuvre des plans d’action nationaux visant à mettre un terme au travail des enfants et aux mariages d’enfants, ainsi que soutenir les filles déjà mariées de force.

Les ministres ont adopté la politique et le plan d’action stratégiques de la CEDEAO révisés ainsi que la feuille de route sur la prévention du mariage des enfants et la lutte contre ce mariage, qui seront soumis au Conseil des ministres puis à l’autorité des chefs d’État et de gouvernement pour approbation.

Momar Diack SECK
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