CANCER DU COL DE L’UTÉRUS : 700 filles de 9 ans vaccinées à Touba

Le ministère de la Santé et de l’Action Sociale, dans le cadre de la Semaine africaine de vaccination (Sav), a organisé en collaboration avec Speak Up Africa une visite de presse au niveau de la région de Diourbel. L’occasion a été saisie par le médecin-chef adjoint du District sanitaire de Touba, Dr Mbacké Sylla, de révéler l’énorme travail accompli pour booster la vaccination contre le col de l’utérus depuis son lancement au mois de mars dernier.

Le Programme élargi de vaccination (Pev) qui est la cheville ouvrière du District de santé de Touba est en train de mener son bonhomme de chemin depuis l’introduction du vaccin du col de l’utérus dans ce projet et adhéré par plusieurs parents à Touba. Selon, Dr Mbacké Sylla Médecin chef adjoint district sanitaire de Touba, 700 filles de 9 ans ont été vaccinées contre le cancer du col de l’utérus ou Hpv (Vaccin contre le Papillomavirus humain) soit un taux de 40 %.

Ce recrutement de nouveaux enfants par rapport au calendrier vaccinal, est dû à un bon indicateur de performances et aux bonnes évolutions de la couverture vaccinale administrative de 2017. « Après la formation des agents de santé, avant le lancement de la vaccination au mois de mars 2019, des relais et des Bajenu Gox ont été également capacités à leur tour pour faciliter la sensibilisation », a-t-il déclaré. Ce dernier a fait savoir que la vaccination se passe normalement dans le district sanitaire de Touba. « Il n’y a pas de crainte par rapport à l’introduction de ce nouveau vaccin, sinon des surprises agréables concernant le taux de recrutement qui est très élevé », s’est-il renchéri. Concernant les antigènes et surtout les nouvelles introductions, précise-t-il, « l’espoir est permis ». Ce qui a permis d’atteindre tous les indicateurs (99% pour les antigènes).

Il s’exprimait en marge de la visite de presse organisée par Speak Up Africa, en collaboration avec le ministère de la Santé et de l’Action Sociale au niveau de la région de Diourbel, à l’occasion de la Semaine africaine de la vaccination (Sav), où il a fait savoir qu’au début le recrutement était difficile, mais la synergie de toutes les forces vives leur a permis d’obtenir un taux assez satisfaisant de 40 % dans le Hpv, en commençant les travaux dans 23 postes de santé sur les 28 que compte le district. « Le message est perçu avec l’adhésion de la population », lance-t-il, tout en insistant : « Nous avons recruté et nous allons continuer à recruter de jeunes filles pour pouvoir évaluer l’impact de la mortalité les années à venir ». Ce qui reste maintenant, affirme Dr Mbacké Sylla, c’est la sensibilisation. « Il va falloir maintenant orienter les enseignants au niveau des écoles par rapport à la vaccination. Comme toutes les filles de moins de 9 ans sont dans les écoles coraniques et l’élémentaire, les autorités sanitaires comptent travailler dans ce sens avec les enseignants pour avoir la cible entière », lance ce dernier.
Tout a débuté en 2018
A cet effet, en 2018 déjà, le Pev couvrait 13 maladies à potentiel épidémique. Ce qui lui a permis de connaître un succès important permettant d’atteindre un seuil de couverture vaccinale supérieure à 90% pour la plupart des antigènes. Même s’il fait face à plusieurs défis tels que la nécessité d’améliorer l’engagement politique au profit du Pev, la nécessité d’accroître le financement domestique de ce projet, et la faible implication communautaire dans les activités de la vaccination de routine est de mise. Ainsi, pour faire face à ce défi, le Programme élargi e vaccination a établi un plan national de plaidoyer afin de renforcer la collaboration intersectorielle et de rehausser le profil de la vaccination de routine au Sénégal. Chaque année 1 000 à 1 200 nouveaux du cancer du col de l’utérus sont enregistrés au Sénégal.
Trois stratégies mises en place pour booster la vaccination
Pour le Major Mamadou Fall, infirmier d’État en service au Centre de Keur Niang qui fait partie des centres qui vaccinent le plus d’enfants, trois stratégies sont mises en place pour booster la vaccination. Il s’agit de la stratégie fixe où il y a les enfants qui vivent a moins de 5 km qui viennent au niveau du centre de vaccination. Dans cette stratégie, la vaccination se fasse tous les jours ouvrables au niveau du centre de sante et les après-midi au niveau des quartiers assez éloignés. Il y a aussi les stratégies fixes-avancées avec des zones de forte densité où l’équipe de vaccination est appelée à venir sur place. « Parfois, nous faisons jusqu’à sept sorties par mois pour permettre aux enfants de se faire vacciner à temps », a-t-il fait savoir.

Et enfin, la stratégie mobile, avec une case de santé qui est à 9Km où l’équipe se rend chaque mois pour faire la vaccination, la Planification familiale, entre autres. Selon lui, 60 enfants sont reçus en moyenne par jour dans ce centre, avec 4 à 5 flacons qui sont ouverts par jour. Ce dernier a révélé que tout au début, ils avaient beaucoup de problèmes avec la rougeole, parce que les gens n’avaient pas l’habitude. « Mais maintenant, nous sommes parvenus à booster la vaccination jusqu’à 60 à 70% », renchérit-il. Dans son allocution, ce dernier a indiqué que le Pev a fortement réduit le taux de mortalité et de morbidité des enfants. « Avec l’avènement de la vaccination depuis 1986, et l’accélération du Pev, les maladies d’enfants ont fortement diminué », a-t-il déclaré, tout en annonçant que le taux de couverture vaccinale à Keur Niang est de 90%. Ceci est le fruit de la sensibilisation menée à travers toute la localité pour atteindre ce taux. Concernant le Hpv, Major Fall de préciser : « il a tardé à démarrer, mais nous sommes en train de faire des efforts avec la sensibilisation et la communication pour changer la donne avec l’aval du marabout qui a donné un «Ndiguel ».
Pour Mamadou Séne, superviseur Pev de Touba, les populations ont adopté le programme élargi de vaccination dans cette ville religieuse à travers des séances d’accélération financées par l’Unicef et le Gavi et des campagnes fixes au niveau des postes de santé et des postes des grandes zones du district médical où des stratégies avancées sont mises en place. Dans ce district sanitaire, note-t-il, la plupart des mères respectent le calendrier médical, même si parfois les conditions sont très difficiles pour d’autres. « Il y a des perdus de vue avec un taux d’abandons assez important », déplore-t-il. Mais, selon lui, les problèmes concernant la vaccination en général, sont plus visibles avec le Rr1 et le Rr2 où les enfants doivent prendre deux doses de vaccination contre la rougeole. « Mais la deuxième dose pose problème souvent par ignorance ou par négligence, même si tous les vaccins sont disponibles à Touba », a-t-il fait part. Avant de poursuivre : « Notre objectif c’est d’aller les rechercher, parce que nous avons leur numéro de téléphone ». L’introduction du Hpv au mois de mars dernier se passe bien à Touba avec la formation des agents de santé et une centaine de relais. « Il reste maintenant la formation des enseignants où la plupart des cibles se trouvent dans les écoles », a-t-il conclu.

Saër DIAL

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