Burundi : plus de 80 morts dans l’attaque de trois camps militaires par des insurgés

Des dizaines de cadavres ont été retrouvés samedi dans des quartiers contestataires de Bujumbura après une soirée et une nuit de violences. Le bilan officiel donné par l’armée fait état de plus de 80 morts.

Les rues de Bujumbura ont été une nouvelle fois le théâtre de scènes de chaos, selon des témoignages. Les corps de jeunes tués par balles ont été découverts samedi 12 décembre dans les artères de la capitale, ont indiqué à l’AFP des témoins interrogés par téléphone.

Les affrontements ont fait au moins 87 morts, dont quatre soldats et quatre policiers, selon le porte-parole de l’armée Gaspard Baratuza.

Dans plusieurs quartiers, les habitants ont accusé les forces de l’ordre d’avoir arrêté vendredi tous les jeunes qu’ils rencontraient et de les avoir exécutés délibérément, plusieurs heures après l’attaque à l’aube par des insurgés de trois camps militaires de la capitale burundaise.

La police et l’armée accusées d’exécutions arbitraires

« La plupart des personnes tuées sont des domestiques ou des jeunes chefs de famille qui étaient chez eux, c’est un carnage, il n’y a pas d’autre mot », s’est indigné un habitant de Nyakabiga, un quartier contestataire du centre de Bujumbura. « Ils sont entrés chez nous, ils ont rassemblé tous les jeunes et les gens d’âge moyen et puis ils les ont emmenés. »

Selon des habitants, plusieurs personnes ont été abattues par les forces de sécurité à la suite de perquisitions dans certains quartiers de la ville, une accusation que la police a rejetée. Des photos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des cadavres les mains liées derrière le dos.

Les autorités burundaises se veulent, elles, rassurantes. Le porte-parole de la police, Pierre Nkurikiye, a affirmé qu’il n’y avait pas eu de « victimes collatérales » durant les affrontements de vendredi.

« Malgré les cas d’insécurité causés par les attaques de [vendredi] matin à Musaga, Ngagara et Mujejuru, la situation sécuritaire reste globalement bonne sur toute l’étendue du territoire de la République du Burundi », peut-on lire dans un communiqué officiel publié samedi.

Source France 24

Michel DIEYE

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