Bras de fer entre Employés et D.A.B.A Sénégal & Nespresso : un mémorandum qui souligne des actes condamnables du distributeur

Nous venons par cette note dénoncer le comportement inacceptable de notre employeur D.A.B.A. Employeur qui agit sous le contrôle total de Nespresso, qui manifestement cautionne ce genre d’agissement.

D.A.B.A est le distributeur exclusif de la marque Nespresso en Espagne et est également présent en Afrique : au Maroc ; en Algérie, au Ghana, au Sénégal et au Gabon.

Depuis le mois de Mai les marchés d’Afrique Noire se sont vus être cédés à des acteurs locaux,

Le fait marquant de ces cessions est que la préservation des emplois en aucun cas n’a été un souci ni pour D.A.B.A, encore moins pour Nespresso.

Au Ghana en fin mai ; il avait été stipulé aux employés que leurs contrats seraient reconduits par le repreneur. A la fin des opérations il se trouve qu’aucun emploi n’a été conservé. Les employés ont seulement reçu un dédommagement de moins de 4 mois par année travaillée. Alors qu’au préalable, de nouveaux contrats avaient été proposés à certains employés par le repreneur pour les leurrer.

Au Gabon, les employés allaient être licenciés pour motif économique s’ils n’avaient pas été vigilants ; ils s’en sont sortis avec un accord de moins de 12 mois de salaire en plus des droits légaux alors que l’activité a bien été cédée à un acteur local.

Vient ensuite le tour du Sénégal.

D’après nos sources, le repreneur a refusé de racheter uniquement le Gabon il voulait aussi le Sénégal qui est un marché en pleine croissance, de 2015 à l’ouverture à fin 2018 une croissance de plus de 80 % a été constaté

Le 7 juin nous avons été convoqués en réunion. Étaient présents :

  • Tous les employés en CDI du Sénégal ;
  • D’un avocat médiateur, Maître Faye associé du Cabinet François Sarr et Associés
  • Du comité directeur en Espagne (qui n’a pas jugé nécessaire de se déplacer vu qu’ils ont communiqué avec nous par Visio).

Lors de cette réunion il nous a clairement été stipulé que l’activité Nespresso avait été retirée à D.A.B.A par Nespresso au profit d’un acteur local qui se trouve être le groupe Mercure (cf. courrier d’information joint). Le groupe Mercure est plus connu pour les marques comme Casino, CitySport, Levi’s, Aldo, etc….

Lors de cette même réunion, il nous a été annoncé que nos contrats en CDI arriveraient à échéance le 30 juin 2019 et que des droits légaux nous seraient payés ; qu’en plus de ces droits légaux nous aurions un bonus de 3 mois de salaire négociable.

Que Mercure reprendrait une partie des employés et que les conditions seraient celles de Mercure.

Etant très informé, nous avons tout de suite compris qu’il s’agissait d’un licenciement déguisé pour que les employés soient libres et à la merci du repreneur qui se trouve être Mercure.

Ce qui viole sans aucun doute l’article 66 du code du travail qui stipule clairement et sans équivoque qu’en cas de cession, de fusion de transfert, le contrat des employés demeure.

Les notes prises lors de cette réunion ont été consignées par voie d’huissier dans un procès-verbal de Constat que vous trouverez ci-joint.

Le 18 Juin, nous avons été convoqués en réunion par les dirigeants de Mercure ici au Sénégal.

Lors de la réunion ce qui est ressorti c’est que les employés seraient reçus en entretien et que ceux retenus seraient repris avec de nouveaux contrats ; c’est à dire de nouvelles conditions et une perte de l’ancienneté. Ce qui est sans équivoque une violation de l’article 66 du code du travail.

Les notes prises lors de cette réunion ont également été consignées par voie d’huissier dans un procès-verbal de Constat que vous trouverez ci-joint.

Suite à cette réunion, un courrier a été adressé par les employés à notre hiérarchie et malgré une sommation interpellative, nos interrogations sont restées sans réponse. (Cf. courrier et sommation ci-joints).

Après de multiples tentatives de nous convaincre de négocier, une partie du personnel est resté ferme et a exigé qu’un écrit leur soit fourni pour que la raison du paiement des droits légaux et du bonus soit formulée de façon formelle.

Suite à cette résistance, un courrier non daté nous a été envoyé le 22 Juillet dernier par mail pour nous annoncer que ce n’était plus un transfert mais une cessation d’activité. Et que la fin des activités était prévue pour le 31 Juillet.

Après invitation, nous avons été convoqués en présence de notre avocat Maître El Hadji Diouf pour négocier nos départs. Nous avons trouvé leurs propositions vraiment dérisoires si nous tenions compte du préjudice subit et avons eu le sentiment que nos employeurs voulaient nous obliger à accepter leur offre ce que nous avons refusé.

Le 31 Juillet après l’inventaire final, nous avons été obligés de rendre tout le matériel qui nous avait été remis par l’entreprise depuis notre embauche jusqu’ici.

Le 1er Août 2019 et le 2 Août, arrivés devant les portes de notre lieu de travail, une partie du personnel n’a pas pu y accéder ; par voie d’huissier le constat a été fait que sur les 12 CDI 10 n’avait pas pu accéder alors que 2 autres y ont eu accès après notre départ.

Pour précision aucune notification de licenciement ou que l’accès des locaux nous serait interdit ne nous a été préalablement envoyée.

Après enquête, il se trouve que le médiateur est associé du Cabinet François Sarr et Associés qui se trouve être le cabinet d’avocat de Nestlé au Sénégal.

Nespresso est une marque du groupe Nestlé.

Nous doutons donc du fait que le médiateur puisse être impartial dans cette affaire.

Maitre Faye, « le médiateur », rend compte directement à Monsieur Pierre Debayle qui se trouve être le Regional Business Manager de la zone Moyen Orient, Asie et Afrique de Nespresso.

Nos investigations nous ont également fait savoir que c’est Nespresso qui a imposé à D.A.B.A d’invoquer la cessation à la place du Transfert d’activité.

Notre souhait est d’alerter l’opinion publique sur les agissements de Nespresso qui se vante partout dans le monde de traiter ses cultivateurs, fournisseurs et employés avec respect, et d’avoir une politique orientée sur l’éthique. Ce qui, apparemment, est loin d’être le cas en Afrique noire.

  • Nous avons donné tout notre engagement pour cette marque et croyions en ses valeurs.
  • En une semaine, nous nous sommes retrouvés nous des adultes responsables de famille, à la rue.
  • Nous avons été traités avec humiliation par une marque qui apparemment choisit les gens avec qui elle traite convenablement.
  • Notre sentiment d’injustice est profond.
  • Pour tout le préjudice subit, notre prochaine étape par principe est de porter plainte.
  • Nous n’accepterons pas de nous laisser faire par ces sociétés capitalistes d’occident qui pensent être au-dessus des lois dans nos pays.
  • Nous ne lâcherons pas tant qu’ils ne seront pas condamnés.
  • Et avec tous les éléments et preuves que nous avons en notre possession, nous sommes certains de les faire condamner.

 

Le Collectif des Employés

Mamadou Nancy Fall
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