Bénin : Une opération « zéro mendiant et zéro malade mental » vide les trottoirs de Cotonou

Les mendiants sont indésirables et malvenus dans Cotonou, la capitale économique du Bénin. L’opération « zéro mendiant et zéro malade mental » a coûté l’expulsion à plus d’une centaine de mendiants originaires de plusieurs pays voisins.

Deux bus les ont ramenés mercredi 20 décembre vers le Niger et le Nigeria, leurs pays d’origine, sous bonne escorte policière. Les autorités béninoises se gardent de parler d’expulsion, elles parlent plutôt de rapatriement.

Cent-vingt-huit mendiants, vieux, jeunes et enfants, ont fait les frais de l’opération. Ils ont été rassemblés sur un site avant leur rapatriement. Pas grand-chose à ramener au pays. Les affaires sont emballées dans des sacs ou des pagnes. Ils montent dans les bus sans faire d’histoire.

Il est 22 heures, le premier bus affrété pour le Niger démarre sous escorte policière. A bord, 108 passagers. A la manœuvre, le préfet, auteur des opérations de déguerpissement des trottoirs dans Cotonou.

En cas de critique et de polémique, Modeste Toboula a déjà préparé sa réponse. « Il n’y a pas eu de tortures. Il n’y a pas eu de brutalités. Il n’y a pas eu de sévices. Il n’y a rien eu. On a fourni l’eau, on a assuré l’hébergement et les repas. Donc nous avons pris toutes les dispositions nécessaires pour que la dignité humaine soit respectée », assure-t-il.

Le chargé d’affaires de l’ambassade du Niger a supervisé l’opération avec les Béninois. Quand on l’interroge, sa réponse est laconique. « Tout s’est bien passé. C’est le fruit de la bonne coopération entre le Niger et le Bénin », explique-t-il.

Dans la journée, le chef de la diplomatie béninoise, Aurélien Agbenonci, a échangé avec son collègue du Niger. Depuis deux jours, les trottoirs que les mendiants squattaient sont quasiment vides.

Source RFI

Momar Diack SECK
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