Assemblée nationale : la suppression du poste de Premier ministre largement acceptée

Cent vingt-quatre députés (124) sur les cent soixante-cinq (165) que compte l’Assemblée nationale du Sénégal ont voté samedi le projet de loi portant révision de la Constitution, qui supprime entre autres modifications le poste de Premier ministre.

Le projet de loi constitutionnelle N°07/ 2019 portant révision de la constitution est passé comme lettre à la poste, avec les députés de la majorité qui ont fait peser leur poids nonobstant les désaccords soulevés par l’opposition.  124 députés ont voté pour son adoption contre seulement sept (7) voix, rapporte l’Agence Apa

Les travaux, ouverts à 10h30, étaient dirigés par le président Moustapha Niasse. Et le texte de loi était défendu par le nouveau ministre de la Justice, Me Malick Sall.
Désormais, « le nouveau paradigme envisagé permettra au président de la République d’être au contact direct avec les niveaux d’application, de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation des politiques publique », a expliqué le garde des sceaux sur le site Emedia.
Toutefois, a fustigé la députée  Aïda Mbodji (opposition), « ce projet de loi va dépouiller notre Assemblée de certaines de ses prérogatives régaliennes. Ce que nous ne devons pas accepter ».

« Avec le vote de cette loi, l’Assemblée nationale n’aura plus le pouvoir de contrôler l’action du gouvernement, encore moins le démettre même si elle dispose de motifs valables pour le faire », a souligné l’ancienne proche de l’ex-président Abdoulaye Wade.

En effet, les grandes lignes de cette réforme constitutionnelle touchent une vingtaine d’articles sur la centaine que compte la Constitution et elle a comme finalité la célérité dans les procédures administratives ou « Fast Track », une expression lancée par le chef de l’Etat.

Silencieuse dans un premier temps, l’opposition à travers surtout ses quatre candidats malheureux à la présidentielle, avait dans un communiqué publié récemment, rejeté pour diverses raisons ce projet de loi portant modification de la Constitution.

Dans la forme, Idrissa Seck, Ousmane Sonko, Issa Sall et Madické Niang s’y opposent au motif qu’elle allait passer comme lettre à la poste du fait qu’elle sera soumise à une institution constituée dans son écrasante majorité par des membres de la coalition présidentielle.
Dans le fond, les opposants déplorent «que des modifications aussi substantielles de la Constitution aient été initiées en l’absence de toute forme de concertation».

Pendant que les débats se déroulaient ce samedi matin à l’Assemblée nationale, certains activistes, comme Guy Marius Sagna, combattant cette réforme constitutionnelle, ont été arrêtés aux abords de l’Hémicycle.

Source APA

Momar Diack SECK
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