Après 30 ans de régne, Yoweri Museveni réélu pour un 5é mandat, des doutes sur la fiabilité des résultats

La colère de l’opposant Besigye est montée d’un cran à l’annonce de la victoire de Yoweri Museveni, 71 ans. Selon la Commission électorale, le président sortant a emporté ce 18 février le suffrage de 60,75% des électeurs. Son principal challenger, Kizza Besigye s’est contenté de 35,37%.

Alors que le taux de participation officiel est estimé à 63,5%, les autres candidats n’ont eu que des miettes. Ainsi par exemple de l’ancien Premier ministre, Amama Mbabazi, qui n’a recueilli que 1,43% des voix.

L’opposition dénonce les résultats, les observateurs affichent leur scepticisme

Dénonçant la manière dont le processus électoral a été mis en oeuvre, Kizza Besigye, qui se dit assigné à résidence, a demandé que les résultats de cette « parodie d’élections » soient « rejetés » au « nom des courageux citoyens ougandais ».

S’adressant à la communauté internationale, il a dénoncé l’aspect « frauduleux » du processus électoral « mené par une Commission électorale pas indépendante ». Et de citer les incidents valant entrave à la transparence et la fiabilité du scrutin : retards enregistrés le jour du vote, blocage des réseaux sociaux, restrictions à la liberté d’expression et arrestations de ses partisans.

Des raisons de douter de ces résultats

A l’unisson de Besigye, Amama Mbabazi a aussi fustigé ces résultats dont il dit qu' »ils ne reflètent pas la situation sur le terrain ». Et lui aussi d’accuser, comme l’ensemble de l’opposition, la Commission électorale d’être partisane et de couvrir les fraudes commises par le régime.

Gênant pour Museveni : ce sentiment est partagé par les observateurs de l’Union européenne et du Commonwealth, avec à leur tête l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo.

Pour eux, l’impartialité de la Commission électorale est plus que sujette à caution. Cela dit, cette victoire de Museveni n’est pas vraiment une surprise pour ceux qui, au fait du système comme Kizza Besigye, 59 ans et opposant historique, considérait que « cette élection ne pouvait être libre et équitable ». Parallèlement, l’histoire même du scrutin présidentiel plaidait pour une réélection au premier tour de Museveni. Celui-ci s’est en effet imposé au premier tour lors des quatre élections précédentes.

Au pouvoir depuis 30 ans

Avec 75% des voix en 1996, 69% en 2001, 59% en 2006 et 68% en 2011. Il faut dire que, arrivé au pouvoir en 1986 – après avoir renversé l’autocrate Milton Obote – Yoweri Museveni est encore très populaire dans les campagnes sans compter qu’il pouvait vraiment compter sur la puissance financière et l’expérience électorale de son parti, le Mouvement de résistance nationale (NRM) dont les supporters, selon l’AFP, ont vu dans cette victoire la confirmation de l’échec des opposants à offrir une alternative crédible pour les Ougandais.

Source lepoint.fr

 

Michel DIEYE

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