Afrique du Sud: la justice annule le gel des biens de la famille d’hommes d’affaires Gupta

Un tribunal sud-africain a annulé, le 28 mai, le gel de biens appartenant à la très controversée famille d’hommes d’affaires Gupta, au cœur de la plupart des scandales de corruption qui ont abouti à la démission de l’ex-président Jacob Zuma.

Le juge Philip Loubser de la Haute Cour de Bloomfontein (centre) a annulé la décision de saisie d’actifs d’une valeur de 20 millions de dollars appartenant aux Gupta. Cette saisie avait été décidée en avril dernier dans le cadre d’une affaire de détournement de fonds impliquant la société Estina. Le juge Loubser a estimé qu’«il n’y avait pas de fondement raisonnable» à ce gel avant une prochaine audience prévue en août.

Le parquet s’est dit «surpris» par la décision de  levée du gel des biens de cette famille d’origine indienne. « On pensait vraiment avoir présenté des arguments convaincants», a déclaré à l’AFP le porte-parole du parquet, Luvuyo Mfaku.

«C’est un sérieux revers dans la bataille contre le crime organisé et la corruption en général.», a-t-il souligné.

Dans le cadre de l’affaire impliquant la société Estina, huit membres de la famille Gupta ainsi que des personnes qui leur sont associées, sont soupçonnées d’avoir bénéficié frauduleusement de fonds publics versés par la province du Free State (centre) pour un projet d’exploitation laitière qui ne s’est jamais concrétisé. Environ 18,3 millions de dollars auraient été ainsi détournés au profit des Gupta.

Partis d’une boutique de vente d’équipements informatiques, Sahara Computers, dans les années 90, les frères Gupta sont devenus en quelques années des oligarques milliardaires employant des dizaines de milliers de personnes. Ils sont notamment accusés d’avoir influencé les décisions politiques et économiques de l’ancien président Jacob Zuma dans le cadre du scandale connu sous l’appellation de la «State Capture», la «Capture de l’Etat».

La fratrie de milliardaires qui possède des intérêts dans les secteurs de l’informatique, des mines (notamment d’uranium) et des médias, auraient notamment imposé à l’ex-chef de l’Etat la nomination de certains ministres, et obtenu l’attribution de contrats publics.

Source Ecofin

Pape Ismaïla CAMARA
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