Affaire Habré : Les charniers sous Hissein Habré confirmés par des Experts

Une équipe d’experts internationaux a confirmé aujourd’hui devant les Chambres africaines extraordinaires l’existence de plusieurs fosses communes du régime de Hissein Habré.

Les experts de la l’équipe argentine d’anthropologie médico-légale (Equipo Argentino de Antropología Forense, « EAAF ») se sont acquis une réputation en travaillant comme témoins experts et consultants auprès de systèmes judiciaires nationaux, de tribunaux internationaux, et des commissions spéciales d’enquête, telles que les Commissions de la Vérité. Ils ont confirmé devant la Cour au moins trois tueries détaillées par des témoins et victimes devant les Juges d’instructions des CAE.

A Mongo au centre du Tchad, les experts ont découvert 14 corps résultant d’un massacre survenu en 1984 et qui aurait concerné des éléments rebelles du “CDR” capturés par des agents du régime. La plupart des vêtements que portaient les victimes présentaient des traces d’impact de balle et au moins un individu aurait eu les mains attachées dans le dos.

L’EAAF est «  l’un des organismes médico-légaux de référence pour les Nations unies ainsi que pour la Cour interaméricaine des droits de l’homme ». Ils ont travaillé au Congo, en Afrique du Sud, au Zimbabwe, en Irak, en Europe, en Amérique latine, etc.

A Déli, au sud du Tchad,  les rebelles “CODOS” avaient accepté de se rallier au régime et furent invités à une cérémonie officielle d’intégration en septembre 1984 dans une ferme du village. Le jour de la cérémonie, des agents du régime sont arrivés et ont procédé à l’exécution de plus de 200 rebelles et de cadres civils qui travaillaient à la ferme.

Dans plusieurs charniers, les experts ont localisé 21 corps, presque tous des hommes en âge d’être des militaires, majoritairement tués par balle, ce qui conforte la thèse d’une exécution massive.

A Koumra, au sud du Tchad, les travaux d’exhumations effectués sur une fosse corroborent la thèse de l’élimination des cadres du Sud pendant « septembre noir » (1984) : les experts ont identifié le corps du chef de canton du village de Goundi, tué par des “militaires” selon son petit-fils. Lors de la découverte de son corps, les experts ont découvert qu’il était attaché à un autre individu par un « câble de frein de bicyclette ».

A cette époque,  de nombreux meurtres ont été commis par les agents  du régime dans les villes du Sud, notamment à Moissala, Sarh, Moundou, Koumra, Kélo et Lai.

Source Communiqué du Comité International pour le Jugement Equitable de Hissein Habré

Michel DIEYE

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